Parfois, le projet de devenir mère/parents est une évidence … pour bientôt, dans quelque temps, mais pas tout de suite parce que … « c’est trop tôt encore », ou « ce n’est pas le bon moment en changeant de travail », « le dernier enfant n’est pas encore assez autonome », « la situation matérielle de couple est tout juste en voie de se stabiliser », « ce sera plus confortable dans la future maison terminée », «en arrivant récemment dans cette entreprise, il est préférable d’attendre », ou simplement tu ne te sentais pas prête, tu l’étais mais pas le futur-père, … : autant de raisons qui sont toujours de »bonnes » raisons car elles sont parfaitement entendables et justifiées ; elles sont ta vérité et ta réalité … mais il se trouve que le coeur, et le désir inconscient n’entendent parfois pas du tout ces arguments, parce qu’il y a une autre part de toi plus puissante à ce moment-là.
Lorsque tu as découvert que tu étais enceinte, tu as pu te sentir tellement surprise, incrédule, possiblement en colère, paniquée voire choquée que le simple fait d’imaginer attendre un enfant t’a plongée un temps dans une suite d’émotions pas vraiment sympathiques à traverser : la tristesse, l’abattement, le désarroi, l’injustice, l’incompréhension.
Après avoir peut-être envisagé ne pas pouvoir accueillir ce bébé arrivé « sans prévenir », et passé des heures à imaginer toutes les conséquences de ce qui allait se trouver bouleverser en le gardant (tout ton monde, en vérité !), et bien l’idée a cheminé en quelques heures, jours ou semaines et tu as décidé de poursuivre cette grossesse. Ce temps a été un vrai tsunami pour toi !
Mais à la tristesse et au désespoir, succède la joie d’être enceinte, et te voilà en chemin pour un parcours vers la naissance de ton enfant ! Malgré un début difficile, tu vas vivre cette grossesse avec tendresse et amour pour le bébé que tu abrites, et vite oublier ces premiers temps chaotiques émotionnellement. Car c’est ainsi qu’oeuvre la Vie : elle s’impose, elle déplace des montagnes, ou nous aide à les franchir.
Je voudrais, avec douceur, te partager ceci : le désarroi qui a été le tien, tellement humain, naturel et compréhensible, ton bébé a besoin que tu le lui expliques pour ne pas croire qu’il le concerne directement, ou qu’il en est personnellement responsable. La Vie par laquelle tu t’es laissée cueillir avec courage, malgré tes peurs, ton bébé a besoin que tu la partages en conscience avec lui.
Sans tes « explications », il peut se sentir « de trop », croire à sa manière bien particulière qu’il est « dérangeant », qu’il a été, de tout son être, la raison de ta colère ou ta tristesse. Ce sont des croyances qui ont « la peau dure » et qui peuvent nous poursuivre longtemps dans la vie.
Ressentir du désarroi, se sentir perdue à l’annonce d’une grossesse que l’on n’attendait pas, rien de tout cela n’est pas un problème : c’est profondément humain, normal et légitime. Il n’y a aucune culpabilité qui ait sa place dans ce passage où tu t’es battue pour retrouver des repères, de la stabilité et pouvoir prendre une décision.
Ta puissance réside dans le décodeur que tu vas maintenant offrir à ton bébé, en lui permettant de se mettre au contact de l’amour que tu avais déjà pour lui sans le savoir, et qui te guide désormais.
Voici ce que je te propose : parle à ton bébé, explique-lui dans quel contexte il a choisi de venir faire son nid, raconte-lui quel a été ton cheminement. De cette manière, il pourra se détacher de ce qui était ton tsunami émotionnel à l’annonce de ta grossesse.
Si le texte suivant peut t’aider à trouver les mots du coeur, autorise-toi à prendre un moment à part dans ta journée pour le transmettre à ton bébé.
« mon tout-petit, je veux que tu saches combien je t’aime, et que tu ressentes tout cet amour que j’ai pour toi. Je t’avoue que je n’avais pas le projet d’accueillir un enfant aussi vite, à ce moment-là dans ma vie. Savoir que tu étais là, au creux de moi, m’a tellement surprise et destabilisée, que tu as certainement perçu tout mon désarroi (ma colère, ma tristesse, nommez ce que vous avez ressenti). Tu n’en es pas responsable, je te l’assure.
J’ai douté de pouvoir t’accueillir comme j’imaginais devoir le faire, j’ai eu peur de tout ce qui allait changer en devenant maman : mes projets professionnels, personnels, … (ajoutez, du fond du coeur, les raisons conscientes qui étaient les vôtres. N’ayez crainte, votre bébé a juste besoin de ressentir la vibration de ce qui est votre vérité). Et j’ai douté de pouvoir devenir vraiment une maman pour toi. Même si j’ai encore des doutes parfois, même si j’ai encore peur, je veux que tu ressentes combien je t’aime de m’avoir portée vers le courage de t’accueillir. Tu m’aides à dépasser mes craintes, toutes mes craintes conscientes et inconscientes, et je me sens prête maintenant pour t’accompagner jusqu’à ta naissance. Je désire t’aimer pour qui tu es, pour celui que tu as choisi d’être. »
Puis, en prenant une profonde et tranquille respiration, ressens en toi la joie aujourd’hui de l’attendre, le bonheur de le savoir blotti sous tes mains, la tendresse de l’imaginer bientôt dans tes bras … et laisse faire la magie … ton bébé ressent exactement ce que tu ressents : ta joie, ton bonheur, ta tendresse !
Tu as cette puissance fabuleuse, et c’est la puissance consciente de toutes les mères.